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 Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration U

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HAKIM
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HAKIM


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MessageSujet: Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration U   Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration U Icon_minitimeVen 27 Avr - 15:12

Chiites versus Sunnites ?

par Conn Hallinan,

L’administration Bush tente d’instrumentaliser les différences entre
chiites et sunnites pour assurer le succès de sa politique de
domination au Moyen Orient. Conn Hallinan, pour Foreign Policy in
Focus, nous rappelle combien il est dangereux d’ouvrir cette Boite de
Pandore.

Chiites versus Sunnites ?

Conn Hallinan, Foreign Policy In Focus, 19 Avril 2007


En
l’an 1609 s’est produit un terrible évènement : non pas terrible au
sens où les grandes guerres le sont, mais parce qu’il est terrible
d’ouvrir la Boite de Pandore. Le roi Jacques premier d’Angleterre avait
alors découvert que diviser les peuples selon des critères religieux
fonctionnait à merveille, et a ainsi condamné les irlandais à quatre
siècles marqués par le sang et les souffrances.

Si
l’administration Bush réussit dans ses efforts actuels de diviser
l’Islam en dressant les chiites contre les Sunnites, il revitalisera la
vieille tactique coloniale consistant à « diviser et conquérir », et
maintiendra le Moyen-Orient sous la domination des élites autoritaires
alliées aux États-Unis et à l’industrie internationale de l’énergie.

Son instrument, selon le New York Times,
est « une alliance soutenue par l’Amérique » de plusieurs régimes
sunnites, comprenant l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Liban, et
l’Egypte, « avec une Palestine menée par le Fatah et Israël. » Le front
anti-chiite inclura également probablement la Turquie et le Pakistan.

L’Iran et au-delà

La
cible n’est pas simplement l’Iran, mais le « le croissant chiite, » un
terme que l’on doit au Roi Abdallah de Jordanie. Ce « croissant »
inclut l’Iran, le Hezbollah du Liban, et le régime alaouite de Bashar
Al-Assad en Syrie. Les alaouites sont d’origine chiite. Le gouvernement
dominé par les chiites en Irak en est généralement exclu en raison de
son alliance avec les forces d’occupation menées par les Etats-Unis et
la Grande-Bretagne.

Soudainement,
ont a vu apparaître dans les journaux officiels de la région des
formules comme « la marée orientale » et « la menace perse », bien que
l’Arabe moyen ne regarde pas l’Iran comme une menace. Un sondage
international récemment mené
par Zogby en Egypte, Jordanie, Maroc, Arabie Saoudite, Liban, et
Emirats Arabes Unis (EAU) a constaté qu’approximativement 80% des
sondés considèrent les Etats-Unis et Israel comme les plus grandes
menaces à leur sécurité, alors que seulement 11% citaient l’Iran. De
plus, ils sont moins de 25% à penser que l’Iran devrait être contraint
à mettre un terme à son programme nucléaire, alors que 61% pensent que
l’Iran a droit à ce programme même si cela devait avoir comme
conséquence l’acquisition d’armes nucléaires.

De fait, l’opposition de l’Iran contre les Etats-Unis et son soutien aux Palestiniens est très populaire dans la région.

Omayma Abdel-Latif, coordonnateur du Carnegie Middle East Center, écrit dans Al-Ahram Weekly
que « le consensus tant dans les cercles sunnites que chiites semble
être que les tentatives de renforcer les rivalités sunnito-chiites sont
destinées a détourner l’attention de l’occupation américaine de l’Irak
et de l’agression permanente d’israél. L’idée que les États-Unis
oeuvrent pour alimenter de telles tensions est presque une profession
de foi pour les musulmans des deux côtés. Par leur tentative de créer
une alliance anti-iranienne, indiquent-ils, les États-Unis recourent à
une stratégie qui à réveiller le spectre du sectarisme à travers le
monde musulman. »

La
vraie cible des Etats-Unis est peut-être beaucoup plus vaste que le
simple croissant chiite. « L’objectif ultime des Etats-Unis serait-il
d’affaiblir l’Islam de l’intérieur, » s’interroge l’auteur libanais
Jihad Azine dans An-Nahar, « et de détourner l’attention sur les chiites afin que les intérêts des Etats-Unis ne soient plus visés ? »

Le
pétrole est une préoccupation majeure pour les Etats-Unis. Tandis que
la production de pétrole aux Etats-Unis, au Mexique, et en Mer du Nord
diminue, il est prévu que la consommation des États-Unis augmente d’un
tiers dans les 20 ans à venir. D’ici 2020, deux-tiers de l’ensemble du
pétrole des États-Unis sera importé, et du fait que 65% des réserves
mondiales du pétrole se trouvent au Moyen-Orient, nul besoin d’être un
théoricien de la conspiration pour conclure qu’une stratégie du
« diviser et conquérir » a pour objectif de garder le contrôle
stratégique de ces ressources.

Maintenir
les tensions au Moyen-Orient est également énormément lucratif pour les
compagnies d’armes des États-Unis. Depuis 2006, les EAU, l’Arabie
Saoudite, le Kowéit, et Oman ont dépensé -ou dépenseront au cours de
l’année suivante- plus de $60 milliards en achats d’armements.

Retour de bâton

Durant sa campagne visant à « diviser et conquérir », selon le journaliste Seymour Hersh,
l’administration Bush a fini par soutenir « des groupes extrémistes
sunnites qui embrassent une vision militante de l’Islam et sont
hostiles à l’Amérique et bien disposés par rapport à Al Qaeda. » Hersh
cite Martin Indyk, un ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, qui
a déclaré que « le Moyen-Orient se dirige vers une grave guerre froide
sunnito-chiite. La Maison Blanche ne joue pas à quitte ou double
seulement en Irak, mais également dans toute la région. Cela pourrait
s’avérer très compliqué. »

Le « retour du bâton » s’est déjà produit. Comme l’ambassadeur de l’Iran aux Nations Unies l’a écrit au
New York Times : « qui ne se rappelle pas que pour contenir le prétendu
« croissant chiite » après la révolution [iranienne] de 1979,
l’extrémisme du mouvement fondamentaliste Salafiste a été nourri par
l’Occident -avec pour seul résultat celui de voir ce mouvement
s’identifier à Al-Qaeda et aux Talibans ? Pourquoi la même politique
dans la même région devrait-elle mener à des résultats différents
aujourd’hui ? »

Alors
que les chiites sont souvent représentés comme une entité unique, il
existe en fait d’énormes différences parmi les communautés chiites. Ils
représentent une majorité en Iran, mais les Perses sont ethniquement
différents des Arabes. Les chiites constituent la majorité de la
population musulmane au Liban, mais le leader du Hezbollah Hassan
Nasrallah a critiqué de manière acerbe le gouvernement chiite irakien
pour sa complaisance envers l’occupation américaine.

De
toute façon, les chiites ne représentent que 12-15% du monde musulman
et, en dehors de l’Iran et de l’Irak, ils ne constituent une majorité
qu’au Yémen. Traditionnellement ils « sont sous-représentés, » selon Jon Alterman
du Center for Strategic and International Studies. « Socialement et
économiquement, les communautés chiites sont plus marginalisées, moins
instruites, et plus pauvres. »

Le
fait que les communautés chiites -particulièrement au Liban et en Irak,
mais également en Arabie Saoudite - soient soudainement sur le devant
de la scène, a moins à voir avec une quelconque conspiration conduite
par l’Iran qu’avec le rejet croissant du traditionnel statut de
deuxième-classe de cette communauté au Moyen-Orient. Les « divisions »
sont politiques et économiques, et non pas confessionnelles, dit
Abdel-Latif.

Bien
que les divisions entre sunnites et chiites aient débuté peu de temps
après que le Prophète Mohamad soit mort en 632, celles-ci sont souvent
exagérées. Comme le précise
Fred Halliday, un expert au London School of Economics Middle East, les
différences « sont minimes, bien moindres que celles qui existent entre
catholiques et protestants dans le christianisme, » et le conflit qui
existe entre eux est « un développement essentiellement récent, un
produit de la crise politique du Moyen-Orient au cours des dernières
décennies. » Par exemple, chiites et sunnites se marient entre eux et
partagent les mêmes lieux saints depuis des siècles.

Halliday
argue du fait que les guerres au Cachemire et en Afghanistan ont
encouragé les divisions parce que des groupes militants sunnites
étaient au coeur de la résistance. Les vraies divisions peuvent être
minimes, mais le conflit religieux a toujours été le substitut de
quelque chose d’autre. En Irlande il a divisé les autochtones irlandais
des colons protestants et a maintenu chacun sous la menace de l’autre.
En Egypte, les Anglais ont manipulé les Coptes contre les musulmans,
les chrétiens grecs contre les turcs musulmans à Chypre.


Comme
les irlandais l’ont constaté à leurs dépens, les petites différences,
si elles sont reliées à de grands intérêts politiques, peuvent
transformer des questions de théologie ésotériques en question de vie
et de mort. « Ces feux, une fois allumés, peuvent détruire des formes
de coexistence qui ont existé pendant des siècles, » précise Halliday.
Et personne ne peut savoir jusqu’où ces feux s’étendront et qui ils brûleront.



Sur le même thème, lire :
Edward N. Luttwak : diviser pour régner
où le penseur néoconservateur théorise cette politique.
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MessageSujet: Re: Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration U   Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration U Icon_minitimeVen 27 Avr - 17:17

Là, les américains n'ont fait que profiter de la bréche que leurs a fourni justement les sunnites et chiites, la division etait déja la bien avant toute cette tension au moyen orient !
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http://www.reseaumondial.123.fr
 
Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration U
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