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 Le massacre de Virginia Tech : les racines sociales

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HAKIM
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HAKIM


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MessageSujet: Le massacre de Virginia Tech : les racines sociales   Le massacre de Virginia Tech : les racines sociales Icon_minitimeMer 25 Avr - 2:11

par David Walsh,par David Walsh


Un jour après
la tuerie de masse à Virginia Tech dans la ville de Blacksburg dans
l’état de Virginie, avec la douleur et la consternation qu’elle a
suscitées, une réflexion sur la vie américaine s’avère nécessaire.
L’événement était horrible, mais celui qui a suivi l’évolution de la
société américaine depuis un quart de siècle ne sera pas complètement
choqué. De tels épisodes psychotiques, y compris des douzaines de
tueries dans les lieux de travail et les établissements scolaires, ont
eu lieu avec une régularité troublante, particulièrement depuis le
milieu des années 1980. Associated Press et le Centre des
ressources sur la violence à l’école ont recensé environ 30 tueries
dans des lycées et des universités depuis 1991.

La réaction
officielle aux morts de Blacksburg, peut-on prédire avec une certaine
assurance, sera aussi superficielle et non pertinente qu’elle a été
dans les cas précédents.

La présence de
George W. Bush à la cérémonie qui a eu lieu au campus de Virginia Tech
mardi après-midi était particulièrement inappropriée. C’est un homme
qui incarne le pire aux Etats-Unis, son élite corrompue et riche. En
tant que gouverneur du Texas, Bush a présidé à l’exécution de 152 êtres
humains ; en tant que président, il a sur les mains le sang de milliers
d’Américains, de dizaines de milliers d’Afghans et de centaines de
milliers d’Irakiens. Son administration a fait de la violence
incessante la fondation de sa politique mondiale, justifiant les
assassinats, l’emprisonnement secret et la torture.

Parlant de la
tuerie à Blacksburg, Bush a commenté : « Ceux dont la vie a été prise
n’ont rien fait pour mériter ce sort. Ils étaient simplement au mauvais
endroit au mauvais moment. Aujourd’hui, ils nous ont quittés et ils
laissent derrière eux des familles en deuil, des collègues étudiants en
deuil et une nation en deuil. » Si le président et ses copains
n’étaient pas entièrement immunisés aux conséquences de leur propre
politique, ils pourraient se surprendre à remarquer que leurs discours
s’appliquent aux masses des morts en Irak, qui eux aussi, « n’ont rien
fait pour mériter ce sort ».

Le président,
dans ces remarques sommaires, semblait pressé avant tout de mettre ces
événements derrière lui. Le commentaire de Bush selon lequel « Il est
impossible de trouver un sens à de telles violence et souffrance » n’a
surpris personne. Il reconnaît instinctivement, ou ceux qui écrivent
ses discours reconnaissent, que considérer « violence et souffrance »
de façon sérieuse soulèverait plus de questions troublantes et
peut-être même des réponses encore plus troublantes. Lorsque le
président a conclu « Et, en ce terrible jour de deuil, il est difficile
d’imaginer qu’un temps viendra où la vie à Virginia Tech redeviendra
normale », il en a dit peut-être plus qu’il le voulait. C’est
reconnaître que quelque chose est allé terriblement mal à Virginia
Tech, et l’université est ici un microcosme d’une réalité sociale plus
large, et qu’il ne se sera pas facile de le réparer.

En général,
ceux qui ont pris la parole au rassemblement, les responsables de
l’université, les politiciens et le clergé, semblaient pressés d’en
finir avec l’événement. Dans certains cas, cela a pu venir d’un désir
sincère de consoler et de remonter le moral collectif de la communauté.
Toutefois, une tragédie majeure, avec de larges implications sociales,
a eu lieu et ces dernières doivent être prises en compte.

Les événements
de Virginia Tech ont eu lieu huit ans, presque jour pour jour, après la
tuerie de masse du lycée de Columbine à Littleton dans l’état du
Colorado, dans laquelle quinze personnes sont décédées. A cette époque,
les médias et les politiciens se frappaient rituellement la poitrine,
Bill Clinton en tête. Beaucoup a été dit sur un nouveau contrôle des
armes à feu, d’accroître la sécurité dans les établissements scolaires
et de la nécessité de soutenir les étudiants en difficulté. Alors,
comme aujourd’hui, l’opinion publique américaine officielle a refusé de
reconnaître la tuerie comme un dérèglement social.

Que s’est-il
produit depuis toutes ces années? Est-ce qu’il est possible de défendre
l’idée que la société américaine s’est développée depuis 1999 de façon
à rendre une tragédie comme celle de Columbine moins probable ?

La vie
quotidienne aux Etats-Unis continue à avoir un fond violent et
impitoyable. En avril 1999, les Etats-Unis et l’OTAN lançaient missile
de croisière sur missile de croisière sur l’ancienne Yougoslavie et
imposaient des sanctions fatales et bombardaient périodiquement l’Irak.
La Somalie et l’Afghanistan avaient aussi été punis par
l’administration Clinton.

Le militarisme
américain, toutefois, s’est bien développé dans la dernière décennie.
Les Etats-Unis ont occupé des parties de l’Asie centrale ou du
Moyen-Orient pour la plus grande partie des huit années depuis
Columbine. Après avoir volé les élections et en utilisant les attentats
terroristes du 11-Septembre, le régime Bush-Cheney a lancé une guerre
fondée sur des mensonges. La leçon qu’enseigne l’élite dirigeante est
claire : pour atteindre ses objectifs, toute forme de brutalité est
légitime.

Au même moment, au cours de la
dernière décennie, le gouffre social s’est élargi aux Etats-Unis. En
2005, le 0,1 pour cent supérieur de la population américaine gagnait
presque autant que les 150 millions d’Américains les plus pauvres. Ces
300 000 riches individus recevaient chacun 440 fois le revenu moyen
d’une personne faisant partie de la moitié la plus pauvre de la
population, doublant ainsi pratiquement l’écart de 1980. Menant la
grande vie, les riches accumulent des fortunes directement aux dépens
de larges couches de travailleurs. La société est nettement divisée
entre les « gagnants » et les « perdants ». Pour ces derniers, l’avenir
est sombre.

Le déclin de la solidarité
sociale, la domination du processus politique par l’argent, l’érosion
des droits démocratiques, la transformation des médias en un outil de
propagande du gouvernement et du Pentagone — tous ces processus, qui
prenaient place en 1999, ont maintenant atteint un état beaucoup plus
avancé.

De façon plus générale, on a
assisté au cours des vingt-cinq dernières années à un tournant marqué
vers la droite de l’establishment politique et médiatique américain,
poussé par le déclin économique relatif des Etats-Unis, et à la
dégénérescence de l’atmosphère sociale et au développement de sa
grossièreté. La brutalité dans les paroles et les actes constitue
maintenant la politique de choix du pouvoir.

La prolifération de la violence,
les appels soutenus à la peur, l’incitation à la paranoïa — tout ceci a
des conséquences ; cela crée un certain climat. La société américaine
tente depuis si longtemps de masquer ou d’ignorer ses problèmes les
plus urgents. Quelles sont les réactions officielles ? La punition
d’abord, l’invocation du dieu ensuite. Cependant, la répression des
contradictions ne les fait pas disparaître.

La culture en entier en a
souffert. Sans rien céder à la police de la moralité de la droite, la
prédominance des jeux vidéos, de la musique populaire et des films qui
glorifient le viol et le meurtre peut difficilement être perçue comme
le signe d’un bien-être social. Tout est fait pour isoler les gens, les
rendre insensibles et les habituer à la souffrance des autres. La vie
humaine a été dévaluée et elle est souvent méprisée.

Clairement, cela a des
conséquences. La capacité de tuer méthodiquement et de sang-froid ses
camarades de classe révèle un niveau terrible d’anomie sociale. Un
médecin à l’Hôpital Montgomery Regional, où les blessés étaient
soignés, a commenté : « Les blessures étaient incroyables. Cet homme
était très violent. Il n’y a pas de victime avec moins de trois
blessures par balle. »

Le tireur de Blacksburg, un
Coréen américain de 23 ans, Cho Seung-Hui, est l’un de ces individus
désespérés qui font inévitablement partie de telles tragédies. C’était
un « solitaire », raconte un représentant de l’université. Ses
colocataires l’ont décrit comme étant « bizarre », un jeune homme qui
mangeait seul, qui refusait d’engager la conversation, qui semblait
n’avoir aucun ami ou petite amie et qui passait des heures assis devant
son ordinateur ou « à fixer son bureau, fixer le vide ».

Le professeur d’anglais de Cho a
indiqué que « des indices montraient qu’il était tourmenté » d’après
son travail dans un cours de composition écrite, et qu’il lui avait
suggéré d’obtenir de l’aide. Une des étudiantes de son cours d’art
dramatique a décrit son travail comme « vraiment morbide et
grotesque ». Elle se rappelait de l’une de ses pièces : « C’était à
propos d’un fils qui détestait son beau-père. Dans la pièce, le garçon
l’attaquait avec une tronçonneuse et lui lançait des marteaux. Mais la
pièce se terminait avec le garçon étouffant violemment son père avec
une friandise Rice Krispy. » Il est désagréable de le reconnaître, mais
un tel scénario serait-il impensable dans l’industrie américaine
moderne du cinéma ?

Cho, qui est arrivé aux
Etats-Unis étant jeune et qui est allé au lycée de Fairfax County, en
Virginie en banlieue de Washington DC, a laissé une note, dans laquelle
il se serait plaint des « enfants riches », de la « débauche » et des
« fourbes charlatans ». Il a aussi écrit : « Vous m’avez contraint à
faire cela. » Selon les responsables de l’université, le jeune homme
avait publié un avertissement sur le forum en ligne de l’école : « je
vais tuer à VTech aujourd’hui ».

C’était un individu troublé, mais
rien n’a été fait. Il est passé entre les mailles, comme tant d’autres.
On trouve beaucoup d’individus bienfaisants en Amérique, qui sont plus
que prêt à donner un coup de main, mais c’est une société indifférente.
Plusieurs obstacles, institutionnels, financiers, bloque la voie à une
aide véritable et tout ceci a lieu dans un contexte de compétition
effrénée.

L’incident à Blacksburg, aussi
horrible soit-il, n’est ni unique, ni isolé. Un jour après la tuerie de
masse en Virgine, des administrateurs d’université au Texas, en
Oklahoma et au Tennessee ont fermé ou évacué leurs campus. Des
responsables de deux écoles en Louisiane ont fait de même. A Hollywood
Hills, dans l’état de Floride, un lycée a été fermé après qu’un
étudiant eut envoyé une photo d’un revolver par portable et menacé de
se tuer. En Iowa, le lycée de Rapid City a aussi été fermé après qu’il
fut rapporté qu’une personne se trouvait sur le terrain de l’école avec
une arme à feu.

Qu’a-t-on appris depuis Columbine
sur la source de cette aliénation sociale ? Une longue série
d’éditoriaux des principaux journaux au pays amène à tirer la
conclusion que… rien.

Les éditeurs du New York Times
se plaignent que les Américains font face aux pires dangers de « tueurs
au pays armés d’armes à feu qui sont dangereusement faciles à se
procurer ». Ils rappellent aussi à leurs lecteurs qu’après Columbine,
« les administrateurs des écoles publics se sont concentrés à
reconnaître les signes annonciateurs suffisamment à l’avance pour
éviter les tragédies ».

Des centaines de millions d’armes
à feu sont en circulation aux Etats-Unis et il en fait aucun doute
qu’il est trop facile de s’en procurer une. Toutefois, ce point est en
grande partie une fausse question. De tels arguments n’expliquent en
rien la régularité avec laquelle se manifestent les comportements
sociopathes dans la vie américaine. Quant au fait de garder l’œil
ouvert pour détecter « les signes annonciateurs », cela semble un bon
conseil, mais ce n’est pas vraiment une réponse.

Les éditoriaux du Washington Post, du Los Angeles Times, du Boston Globe, d’USA Today et du Detroit Free Press n’éclairent
pas plus la question. Respectivement, ils soulèvent des questions
(« Devrait-on installé des détecteurs de métal dans toutes les classes
et les universités des Etats-Unis? »), expriment l’étonnement (« Il est
difficile d’imaginer comment quelqu’un peut tuer autant de compagnons
humains, sans raison ») et la colère (« Aujourd’hui, toutefois,
l’attention doit se porter sur la révulsion face à ce que le tireur
représentait et sur la douleur de ses victimes » ou bien font la morale
(peut-être la violence « est-elle le symptôme d’une société moralement
déséquilibrée. »)

En l’absence de toute discussion
ou commentaire sérieux, la couverture 24 heures sur 24 d’une telle
tragédie sur les réseaux câblés de télévision commence à devenir de
l’exploitation.

Pratiquement aucune partie de la
couverture médiatique n’est consacrée aux causes sociales de
l’événement. L’establishment politique et médiatique ont répondu au
massacre de Virginia comme il répond à toute les indications
importantes de malaise sociale : par un mélange de déni et
d’aveuglement. En se dupant eux-mêmes que l’épidémie de tueries peut
être traitée en augmentant la vigilance ou en transformant les campus
en forteresses, les politiciens et les éditorialistes ont montré
combien ils étaient loin de la réalité.

De tels événements font
comprendre combien il est nécessaire de trouver une autre façon de
faire, de trouver des réponses avec plus de sensibilité, de trouver des
véritables réponses aux problèmes. Cela soulève la nécessité pour une
orientation sociale différente, qui remet en cause les fondations
sociales actuelles de la société américaine. Et de telles recherches
critiques ne devraient pas être entreprises seulement dans les moments
de calamité sociale.
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MessageSujet: Re: Le massacre de Virginia Tech : les racines sociales   Le massacre de Virginia Tech : les racines sociales Icon_minitimeMer 25 Avr - 9:47

Y a une défaillance quelque part dans le system US, chez nous, lorsque le térrorisme a commencé, le gouvernement a commencé par retirer toutes armes a feux des chasseurs ou de simples villageois pour empecher ces térros de s'emparer de ses armes puisque la vente d'armes a feux n'etant pas libre, mais eux, malgré ces tueries fratricides, malgré le térrorisme, malgré le taux elevé de crimes en général, ils continuent de prôner la vente libre d'armes a feux, et a leur tête l'acteur américain Charlton Huston, A la question que lui posait le réalisateur documentariste Michael Moore (Bowling for Columbine) en lui montrant les photos des jeunes victimes, "que peux tu dire a leur parents?" Charlton Huston se dérobait, ne voulant répondre a cette question, lui qui continue toujours de défendre la loi sur la vente libre d'armes a feux.

Franchement, les premiers résponsables sont ceux qui qui ont fait passer cette loi, les libértés d'individus ont quand meme certaines limites a ne pas franchir.

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http://www.reseaumondial.123.fr
 
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