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 Il est aujourd'hui manifeste qu'il faudra enfin mettre en ..

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HAKIM
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HAKIM


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Il est aujourd'hui manifeste qu'il faudra enfin mettre en .. Empty
MessageSujet: Il est aujourd'hui manifeste qu'il faudra enfin mettre en ..   Il est aujourd'hui manifeste qu'il faudra enfin mettre en .. Icon_minitimeDim 8 Avr - 0:59

Il est aujourd'hui manifeste qu'il faudra enfin mettre en place un Etat
par Mohamed Nabi Suite Et Fin
Il est aujourd'hui manifeste qu'il faudra enfin mettre en .. Spacer
Ce qu'on appelle le pouvoir, avec à sa tête le chef de l'Etat, apparaît tétanisé face aux défis auxquels l'Algérie est confrontée et d'abord à ceux de l'Etat et de l'indispensable évolution de ses institutions.

Il semble que le pouvoir n'ait pour l'heure d'autre perspective que celle du statu quo, sur ces questions comme sur tant d'autres, majeures. (1) Cette absence de perspectives impose de se demander, si aujourd'hui il y a, au moins, au sein des oppositions de tous bords, résolues ou tactiques, agréées ou non, une alternative politique en mesure de mettre en place quelques institutions crédibles. L'objet doit en être un Etat enfin capable de mettre le pays en situation de faire face aux exigences du siècle et du monde dans lequel l'Algérie tente de survivre. La question concerne en premier lieu les partis démocratiques, ou qui se veulent tels et leur discours sur les questions de l'organisation de l'Etat et de son fonctionnement. Elle s'impose aussi, naturellement, aux mouvances du fondamentalisme politico religieux et à leurs projets, sur ces mêmes questions. Sur ces dernières comme du reste sur l'ensemble des maux durables auxquels les Algériens sont confrontés, l'intérêt du discours des démocrates et des fondamentalistes se mesure à son écho dans les profondeurs de la société. Il se manifeste donc, aussi, au crédit que le pouvoir leur accorde.

Il ne s'agit pas de savoir si, en Algérie, il y a des démocrates. Il y en a, bien entendu, hommes et femmes de convictions et de courage, dans toutes les régions, par delà les spécificités culturelles et linguistiques ou les barrières sociales ainsi que, trop souvent, les préjugés que cela entraîne. Et il y en a sans doute plus qu'il n'y paraît, arabophones, berbérophones ou francophones. Le lourd tribut de sang payé par celles et ceux qui n'ont pas craint au temps de l'épreuve d'afficher leurs certitudes, en porte le cruel témoignage. Il s'agit seulement de se demander avec lucidité, si l'opposition démocratique est en mesure de concevoir et de mettre en ouvre l'évolution qui fera des coquilles vides actuelles les institutions dont le pays a besoin. Les partis de cette opposition démocratique, résolue ou de circonstance, sont dans l'ensemble agréés, qu'il s'agisse du FFS, du RCD, du PT, du MDS ou de l'ANR. (2) Ils assurent une activité militante plus ou moins soutenue, même si pour la plupart, elle reste épisodique et confidentielle. En outre à l'occasion de chaque scrutin présidentiel ou législatif, une demie douzaine parmi les dépositaires des quelque 30 sigles agréés, refait surface en ‘opposants' démocratiques.

L'écho de ces partis au sein de la société et de l'ensemble des démocrates est loin de ce qu'il fut avec la revendication culturelle berbère. Celle-ci n'a jamais été limitée aux seuls partis démocratiques mais ils en ont été les principaux acteurs.

Illustration d'un combat légitime, elle fut l'élément central d'un discours mobilisateur. Sa reconnaissance par la Constitution en tant que langue nationale a vidé le discours démocrate de sa substance et de son écho populaire. L'ambition de la démocratisation du pouvoir et donc de la réforme des institutions de l'Etat devrait constituer désormais l'une des revendications centrales d'un projet inscrit dans les conditions économiques, sociales et politiques de l'Algérie d'aujourd'hui.

Une ambition de démocratisation de la décision politique relèverait d'une discussion de salon, si elle ne prend pas encharge l'état réel du pays aux plans économique, social et politique. Or l'opposition démocratique non seulement n'en est pas là mais ne se pose pas même la question de crédibilité des institutions. Elles sont tacitement acceptées en l'état. Cette question pour l'opposition démocrate reste au mieux de peu d'intérêt et d'une façon générale ne se pose pas. Elle ne voit non plus ni objection ni problème pour l'avenir, à ce que la classe politique soit réduite aux seuls partis agrées. La conviction apparente est que cela pourrait durer toujours. Il ne semble pas non plus qu'elle perçoive davantage les contradictions ingérables entre les principes démocratiques dont elle se réclame et des revendications de financement public des partis politiques, de l'ouverture du champ audio visuel, de levée de l'état d'urgence ou encore de l'autorisation des manifestations publiques, le tout étant réservé aux seuls partis agréés. Il n'est même pas sûr que cela soit applicable au MSP ‘au pouvoir', et moins encore aux deux autres partis ‘islamistes' agrées. Le seul problème politique serait que la Constitution n'est pas appliquée. Or comme les précédentes, la Constitution organise elle-même l'impuissance des institutions qu'elle met en place. Quant à sa révision éventuelle elle n'est pas même évoquée. Aussi la mouvance démocrate n'a-t-elle à peu près rien à dire et donc peu à proposer sur la question des institutions et plus généralement sur la ‘démocratie'. A la veille des législatives, pour elle comme pour les coalisés ‘au pouvoir', la fraude électorale constitue le souci quasi unique. Les uns et les autres sont occupés à préparer la seule campagne électorale qui vaille, celle qu'il importe de mener auprès de ceux avec lesquels se décident les futurs élus de chaque parti dans chaque wilaya, le chef de l'Etat tranchant, en dernier ressort. (3) Pour toutes les formations en lice l'objectif est aussi de compter davantage auprès du pouvoir en en gagnant sa confiance. (4) Le déni permanent des dures et durables réalités du pays, si omniprésent dans le discours démocratique sur la société et la ‘démocratie, donne le sentiment qu'ils relèvent davantage du souhait paresseux que d'une volonté lucide d'initier et d'accompagner les gestations douloureuses d'une société plus juste, plus prospère et plus libre. Plus tolérante aussi à l'égard des siens et des autres. A entendre ce discours, dans l'ensemble aussi indigent et léger que les harangues oficielles, il suffirait de plaquer sur la société les résultats de conquêtes politiques et sociales séculaires et souvent sanglantes ainsi que de permanents combats idéologiques menés ailleurs. Il ne coûte ainsi rien de rêver de l'Etat de droit et d'une illusoire alternance démocratique au pouvoir.

La position du FFS qui boycotte le scrutin législatif a toujours été dans cette mouvance celle d'une opposition résolue au régime. Il n'est cependant pas évident que la solution longtemps avancée d'une Constituante élue au suffrage universel puisse être une issue. Aujourd'hui comme hier, elle ne pourrait que mettre à nu les conflits profonds, parfois irréductibles, sociaux, culturels, politiques et idéologiques d'une société trop longtemps émiettée et verrouillée. Le FFS estime que «la classe politique ne représente plus une opposition» et se demande «par rapport à quoi ? Il y a beaucoup de personnes et de partis» dit-il, «qui s'approprient cette qualité avec abus.» (5) Il serait en effet utile dans la mêlée confuse qui règne, de tenter de « redonner un sens aux mots de la tribu ». (6)

Il est en effet clair que pour l'heure il n'y a dans la mouvance démocratique ni un projet cohérent, ni des forces structurées ni même l'ambition affichée d'une alternative politique permettant de mettre enfin en place quelques institutions crédibles d'un Etat. La crainte de la fraude électorale évacue, en un discours sommaire, la question de l'Etat et de la ‘souveraineté populaire', réduite pour l'essentiel aux résultats du prochain scrutin législatif. Cette opposition démocrate militerait sans aucun doute pour un régime démocratique, s'il n'y avait pas le fondamentalisme politico religieux. Seulement il est là, sans autre solution que violente et suicidaire, mais aussi manifestation incontournable de tous les maux et de tous les problèmes ignorés du pays, de ses instituions pas même décoratives, des attentes bafouées de ses populations et aussi de tout le poids occulté des anachronismes et des pesanteurs de la société. Tant que tout cela restera escamoté dans le discours et l'action du pouvoir et de ses oppositions démocratiques, il n'y aura d'autre choix pour la grande majorité de la population et de la jeunesse du pays que la fuite si possible, l'indifférence apparente des colères tues et la tentation de tous les extrêmes.

C'est dire que ce que représente le ‘FIS' n'est pas près de quitter le centre de la scène politique. Prétendre leur interdire de faire de la politique est une autre fiction. Ils sont à peu près les seuls à en faire.

Les raisons avancées ici ou là, pour expliquer la situation marginales des courants démocratiques, seraient dues à la volonté du pouvoir de réduire leur influence étant lui-même allié sinon inféodé à la mouvance islamiste. L'évidence est que sans le pouvoir, il y a 15 ans que le populisme politico religieux aurait pris les rênes du pays. Ses partisans ne le savent que trop. Que le pouvoir ne fasse rien qui puisse vraiment changer de façon radicale le terreau économique, social, politique et de décomposition morale et civique de la société est une démission suicidaire pour le pays sur laquelle il faudra sans cesse revenir. Mais l'inexistence d'un mouvement démocratique cohérent et structuré, porteur d'un projet de société crédible, ne s'explique pas par les obstacles ou la répression du pouvoir. Celle-ci n'a jamais été tendre non plus, et peut-être surtout, envers les ‘islamistes'. Elle n'a pu cependant empêcher qu'ils soient toujours là, plus ou moins puissants qu'auparavant. Personne n'en sait rien d'ailleurs, pas plus aujourd'hui qu'à la veille des législatives de 1991. La condition première d'un avenir qui ne soit pas réduit aux régressions frénétiques et autistes d'un Etat théocratique est de regarder en face toutes les réalités du pays et de la société. Il n'y a pas d'autre moyen de les changer.

La cause de l'état actuel du mouvement démocratique n'est pas le pouvoir, il aurait plutôt besoin qu'un tel courant plus soit plus large, ne serait-ce que pour mieux faire contre poids aux pressions ‘islamistes'. La marginalisation du parti démocrate est due à l'absence encore manifeste d'abord d'un discours élaboré qui présente une alternative crédible sur les institutions de l'Etat autan que sur l'économie ou sur tel ou tel autre des maux divers du pays. Quant au ‘FIS' et au populisme politico religieux qu'il représente, il est compréhensible mais peu rassurant de voir le tout réduit encore et toujours, à ses crimes abominables pour lesquels il n'y a toujours pas l'ombre d'un repentir officiel, aux activités ‘mafieuses' de nombre de ses membres et au mépris qui se veut souverain qu'inspirent les ‘tôliers' et autres enseignants du primaire qui le dirigent. C'est vraiment vouloir ne pas voir.

Est- ce pour autant qu'un Etat théocratique peut constituer une alternative sur quelque question que ce soit ? Pour ses militants et partisans certainement. L'écho dans la société en est peu connu. Mais personne, en dehors des milieux ‘islamistes' n'est prêt à l'épreuve d'une élection libre pour en savoir plus.

Ce projet populiste d'inspiration politico religieuse reste surtout un rejet viscéral et dévastateur des régimes, monarchiques ou républicains, mais toujours autoritaires, des Etats de la ligue arabe et de la plupart des pays musulmans ainsi que de l'ordre social et culturel sur lequel ils se perpétuent. La tragique ironie est qu'il se propose d'y substituer la violence revendiquée d'une tyrannie d'autant plus sans issue qu'elle est censée se fonder sur des préceptes divins.

Ces objectifs n'en constituent pas moins pour beaucoup, à travers ces pays, une alternative souhaitable et, pour un certain nombre suffisamment pour mériter le sacrifice de leur vie et justifier le meurtre de coreligionnaires qui ne seraient sur la même ligne.

Mais la force de la mouvance procède de l'impuissance de populations immenses et de sociétés déstructurées qui ne peuvent et ne voient rien changer aux plaies mille fois dénoncées du désordre établi, de la mise à sac impunie des ressources de pays riches ou misérables, de l'ignorance, de la pauvreté et du chômage de masse, de l'étalage insolent d'inégalités sociales trop neuves et croissantes, de régimes partout comparables sous des vocables divers. Cependant les mouvements ‘islamistes' n'ont pas plus que les pouvoirs vilipendés, de politiques de rechange et encore moins de programmes de gouvernement. L'un des principaux penseurs de l'Islam politique et longtemps au pouvoir au Soudan déclarait à ce sujet : « Nous sommes arrivés au pouvoir en 1989 sans programme et sans projet. L'argent du peuple a commencé à déferler sur nous et nous avons succombé. Toutes nos prières et nos pèlerinages sont frappés de nullité parce que nous avons été corrompus. » (7) L'aveu de dérives ainsi recommencées malgré tous les changements laissent entières les questions de l'avenir. Faute à l'heure actuelle d'une alternative politique démocratique permettant de mettre enfin en place quelques institutions crédibles d'un Etat, la décision et la responsabilité restent aux mains du pouvoir. Balancer sans cesse entre la paix et la réconciliation nécessaires mais qui, imposées, ne changent rien sans inspirer l'ombre d'un repentir et le recours récurent et indispensable aux services de sécurité et à l'armée, ne fait pas une politique, ni ne peut en tenir lieu indéfiniment. Et le pays a un besoin urgent d'une politique. En l'état actuel des rapports de force, une initiative de déblocage de la situation actuelle ne peut venir que du pouvoir.

La tâche des oppositions démocratiques reste en dépit de tout essentielle. Elles doivent présenter au pays une alternative, un projet et une force capables de susciter l'adhésion et le soutien d'une majorité. En attendant il importe de travailler à une plateforme de mesures et de réformes de nature à enclencher, sans drames un processus de sortie de la pire des situations, celle du statu quo et de l'immobilisme. Nous tâcherons si possible d'en formuler quelques éléments.



Notes :

1- Cf. ‘Il est aujourd'hui manifeste qu'il faudra enfin mettre en place un Etat'-1er partie ; Le Quotidien d'Oran' du 19-03-07 ;

2- A l'exception, sauf erreur de notre part, du Front Démocratique de S-A Ghozali et de l'UDR ainsi que d'un ‘Comité' de démocrates, le CCDR ;

3- S. Sadi appelle à une ‘coalition démocratique'. Il appelle à un « dialogue pluriel et à un débat sérieux ;. ..l'opposition a pu être impatiente. Le pouvoir a sans doute été trop lent. Seul un débat sérieux, sincère et responsable peut aider la nation à trouver la juste voie. » Ouverture du 3e Congrès du RCD : Le Q. d'O 10-02-07 et 13-02-07

4- Les démocrates « ne doivent plus se contenter des strapontins du pouvoir » ; porte-parole du CCDR ; El W. 28-11-06 ;

5- Par la voix de son Secrétaire Général : Liberté 05-02 07;

6- S. Mallarmé ;

7-:Hassan El-Tourabi- A.Halli,

Le Soir d'Algérie-19-03-07 .
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