« 80 % du blanchiment d’argent s’effectue à travers les opérations d’import-export »
Le conseiller du mouvement financier pour le blanchiment d’argent GAFI,
Jean-pierre Michau, a adressé, avant-hier, plusieurs lettres aux
banques algériennes, insistant sur les risques que représente le
blanchiment d’argent sur le système financier, tout en indiquant que
80 % des opérations de blanchiment d’argent passent par les crédits
documentaires relatifs à l’import-export, comme il a mis en garde
contre le recours au secteur foncier pour le détournement d’argent.
L’ex-représentant
de la Banque de France et membre de l’instance internationale chargée
du suivi du blanchiment d’argent a présenté, lors d’une rencontre avec
le gouverneur de la Banque d’Algérie et les PDG des banques activant en
Algérie, un exposé complet sur l’expansion du phénomène du blanchiment
d’argent, indiquant que le volume des opérations de blanchiment de par
le monde, dépasse 600 milliards de dollars, ce qui représente entre 1,2
et 4 % du produit intérieur brut mondial.
M. Michau a déclaré
qu’il n’y avait aucun pays à l’abri du blanchiment d’argent et du
financement du terrorisme. Dans ce contexte, il a déclaré que GAFI
allait procéder à une évaluation complète du système bancaire algérien,
d’ici un an à 18 mois, qui sera axée sur les dispositions mises en
vigueur par les banques algériennes, pour la lutte contre le
blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Par
ailleurs, Jean-pierre Michau a indiqué que l’opération du blanchiment
d’argent passe par trois phases : premièrement le placement,
c'est-à-dire l’entrée dans les circuits financiers, puis l’empilage et
la dissimulation des sources (conversions, déplacements de fonds,
instruments financiers…) et enfin l’intégration à travers la
réintroduction ou le « recyclage » dans des activités économiques
(immobilier, produits de luxe, services…)